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La législation française sur l’étiquetage en maroquinerie impose de préciser le nom de l’animal ou l’espèce animale dont le cuir est issu.
Elle interdit d’employer le terme cuir pour tout autre matériau non issu d’un animal, donc légalement, les appellations commerciales de cuir végétal, cuir de fruit, cuir de liège sont interdites.
La seule mention « cuir » n’est pas autorisée pour la croute de cuir, qui ne contient plus la partie la plus noble, la fleur du cuir dans laquelle s’implantaient les poils, plumes ou écailles.
Il doit être mentionné « croute » de cuir. (Voir l’article Qualités des cuirs pour reconnaitre ce qu’est la croute de cuir).
Ce que dit la loi de l’étiquetage en maroquinerie
La législation cadre notamment deux choses: la « définition du mot cuir », son emploi et la précision de l’origine en stipulant l’animal ou l’espèce:
Extraits du Décret n° 2010-29 du 8 janvier 2010
Article 1
Cuir : Produit obtenu de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la structure naturelle des fibres de la peau et ayant conservé tout ou partie de sa fleur.
Croûte de cuir ou refente de cuir : Partie interne d’un cuir, obtenue par refente ou par toute autre opération ayant entraîné l’élimination complète de la couche externe et sur laquelle l’ensemble des points d’implantation des poils, plumes ou écailles se trouve détruit.
Article 4 – Alinéa 4
Pour les articles en cuir, la désignation du nom de l’animal ou à défaut la désignation de l’espèce animale. Toutefois cette mention n’est exigée pour les articles de maroquinerie et de voyage qu’en ce qui concerne les parties extérieures.
Il est donc possible d’indiquer par exemple cuir de vachette, de veau, de taurillon, d’agneau, de chèvre,… (nom de l’animal) ou plus simplement cuir de bovin, d’ovin, de caprin (espèce animale).
Qu’est ce que du cuir
Cela doit être une matière issue d’un animal: donc cuir végétal, végane, cela n’existe pas.
Et le simple fait d’être dérivé du cuir ne permet pas l’emploi du terme « cuir »; les matériaux agglomérés à base de cuir ou la croute de cuir brute ou enduite ne peuvent être vendu qu’en tant que tel.
Quelle sont ses origines animales et son revêtement
L’espèce animale telle que « cuir de bovin» me semble suffisante pour informer le consommateur car la qualité intrinsèque du cuir dépend essentiellement de l’état de surface de la peau avant tannage (et pas de sa dimension), des conditions d’élevage, d’alimentation et surtout de la compétence de la tannerie qui confèrera ses qualités physiques, mécaniques et esthétiques au cuir.
L’étiquetage en maroquinerie doit également comporter les mentions admises pour désigner l’état de surface des cuirs et de la finition qu’ils reçoivent. Leur terminologie est abordée dans les articles traitant de la qualité des cuirs et de leur finition, se reporter aux articles Qualités des cuirs et des matériaux alternatifs et La finition des cuirs en tannerie.
Quel est l’état des lieux ?
Malgré ces renforcements de 2010, j’ai été frappé de constater qu’une enquête de la DGCCRF de 2016 indiquait que « 40 % des prélèvements ont été déclarés non conformes en raison d’une composition annoncée inexacte ou fantaisiste », raison pour laquelle cet article et l’ensemble du blog me paraissent utiles.
Malheureusement, en dépit des efforts législatifs et des contrôles effectués, il reste beaucoup d’approximation car la terminologie propre au cuir et à la fabrication d’articles en cuir demeure complexe.
Il est difficile de s’y retrouver quand on ne fait pas partie du sérail, et même parmi les personnel professionnels en boutique, les arguments mis en avant, souvent de bonne foi sont fréquemment erronés, faute de formations et de compétences.
Il est vrai que vérifier la qualité d’un cuir et de sa finition nécessite même pour un professionnel de réaliser un examen à la loupe, au sens propre du terme.
A cela, il faut ajouter que le vente en ligne contribue considérablement à dégrader la situation, car on y trouve beaucoup de produits d’importation, particulièrement hors Union Européenne, venant donc de pays n’adoptant pas notre réglementation, et la plupart des sites qu’ils soient étrangers ou français se contentent de traduire les fiches techniques des pays d’origine.
Sachez simplement qu’un sac de petit volume nécessite au minimum une petite centaine d’euros de matière première si le cuir, les éléments de renfort et la bijouterie sont de qualité, alors que penser de produits affichés à moins de 100 EUR à la vente ?
